Ancien Belgica

Cette page rassemble des faits et des chiffres sur le précédent navire belge de recherche, le RV A962 Belgica (1984-2021).

Le premier navire dédié à la recherche

Le 7 novembre 1979, le gouvernement belge a donné le feu vert à la construction du premier navire océanographique national. Le choix s’est porté sur un navire polyvalent de 51 m de long, capable de rester en mer pendant une longue période et d’embarquer un grand nombre de scientifiques. Jusqu’alors, la recherche marine ne pouvait se faire que sur des navires affectés à d’autres missions et les possibilités des scientifiques étaient donc assez limitées. Fin 1982, le chantier naval « Boelwerf » à Temse s’est lancé dans la construction de ce nouveau navire, qui a été inauguré par la Reine Fabiola. Une nouvelle ère de la recherche marine belge allait commencer.

Un modèle de coopération unique

Le RV A962 Belgica était la propriété de l’État belge, représenté par la Politique scientifique fédérale (BELSPO). Il fut intégré dans la Composante marine belge(Défense). Celle-ci a fourni l’équipage, le support opérationnel et le mouillage au port de Zeebrugge. La Direction opérationnelle Milieux naturels (DO Nature) de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) était responsable du budget du navire, de l’instrumentation scientifique et de la planification des campagnes scientifiques. Grâce à cette coopération réussie, et qui se poursuit d’ailleurs en grande partie pour le nouveau Belgica, le RV A962 Belgica a pu assurer jusqu’à 200 jours de navigation par an. Il disposait d’une autonomie de 20 jours, avec une rayon d’action de 5 000 miles nautiques.

Réalisations scientifiques

Pendant 37 ans, le RV A962 Belgica a assuré la surveillance de la qualité des eaux de la mer du Nord (« monitoring ») et servi de laboratoire flottant pour les chercheurs issus d’universités et d’instituts scientifiques belges. En raison de sa polyvalence, le navire océanographique belge a été utilisé non seulement par des équipes belges mais aussi par des équipes étrangères, cette coopération étant prévue dans le cadre des programmes européens de recherche. Les campagnes internationales menées par le RV A962 Belgica ont, par exemple, permis de découvrir des monticules de corail d’eau froide au sud-ouest de l’Irlande et des volcans de boue au large des côtes marocaines. Cette coopération a aussi joué un rôle clé dans la définition des possibilités d’exploitation durable des ressources biotiques (par ex. les poissons) et abiotiques (par ex. le sable). La recherche rendue possible grâce à l’exploitation de ce navire est donc importante non seulement pour la gestion de la mer du Nord, mais aussi pour la compréhension des mers et océans voisins. Il a ainsi permis à la Belgique de boxer au-dessus de sa catégorie dans le domaine de la recherche et de la surveillance du milieu marin, de l’aménagement de l’espace marin et de l’économie bleue. Le navire a également permis à des milliers d’étudiants d'acquérir une première expérience en mer.

Des belles perspectives

Le RV A962 Belgica ayant plus d’un million de kilomètres et plus de 1 000 campagnes scientifiques à son compteur, la nécessité de le remplacer s’imposait de plus en plus. Seule la construction d’un nouveau navire de recherche pouvait permettre à la Belgique de rester à la hauteur de ses ambitions, de continuer à respecter ses obligations nationales et internationales de surveillance et de rester à la pointe de la recherche marine, de l’exploration et de l’économie bleue. Cela ne signifie pas pour autant que le RV A962 Belgica devait être déclassé. La nouvelle de la conclusion d’un accord quant à l’avenir de ce navire fut donc accueillie avec joie. Il allait lui permettre d’entamer en 2021 une nouvelle vie sous pavillon ukrainien, en concentrant l’essentiel de ses activités dans la mer Noire. Fin septembre 2021, le RV A962 Belgica, qui n’avait pas encore été débaptisé, mettait ainsi le cap sur son nouveau port d’attache à Odessa, où elle a été rebaptisée RV Borys Aleksandrov fin octobre 2021.